LARRY MILLER: Live and Outlawed (2013)

Le bonhomme n’est pas un débutant dans l’univers du Blues Rock, son premier album datant de 1997. Seulement, Larry Miller originaire du Royaume Uni (patrie de nombreux guitaristes de talent), n’a pas obtenu la reconnaissance qu’il mérite. On se demande bien pourquoi car ce double live est une pépite, un joyau, un disque comme il en sort rarement de nos jours.
Le style de guitare de Larry Miller oscille entre Gary Moore, Rory Gallagher et Jeff Healey tout en ayant une identité propre. Le son de gratte vous scotche littéralement. Le son qui tue, impeccablement saturé. Le jeu de Larry est à la fois précis et débridé, nerveux et mélodique. Il enchaîne une débauche de solos, témoignant d’une parfaite maîtrise de l’instrument.
Larry Miller étale avec goût des compositions originales et des reprises judicieusement choisies. Il alterne des titres pêchus, rapides et puissants (« Still Ain’t Done With The Blues » avec son intro à la « Wishing Well », « Gambler’s Hill », « Backstabber Blues », « Missy Mango » où le solo fait penser à Jeff Healey) et de longs blues mélodiques d’un minimum de dix minutes, nous rappelant le regretté Gary Moore (« Cruel Old World », « Delilah », « The Girl That Got Away »). Ces blues à rallonge sont prétexte à de longs solos, virtuoses mais jamais ennuyeux et surtout bourrés de feeling. Larry sait jouer avec les ambiances et, au cours d’un même morceau, il change le son de sa gratte et ses phrasés avec une facilité déconcertante.
Il reprend « Messin’ With The Kid » avec authenticité. Sur « Just Blue As It Gets », il rend hommage à ses idoles. Il balance dans un medley d’enfer tous les rythmes et les plans du Blues Rock avec, en prime, un délire (quelques minutes de « Voodoo Chile ») et une reprise de « Shadow Play » (de notre Irish RORY) à tomber par terre. Sur ce titre, il présente également ses musiciens.
Au cours du show, il fait une pause acoustique avec dobro et bottleneck sur « Outlaw Blues » où il prouve sa maîtrise technique. On s’interroge : comment peut-il bien chanter tout en exécutant une telle rythmique? Très fort !
Une conclusion s’impose : il a complètement domestiqué sa six cordes qui lui obéit au doigt et à l’œil. Un as !

Dans la production actuelle du Blues Rock, Larry Miller appartient au dessus du panier. C’est un virtuose ! Ceux qui le connaissent se réjouiront à l’écoute de cette performance. Ceux qui le découvrent prendront une sacrée claque et se demanderont comment ils ont pu, au cours de ces dernières années, passer à côté de ce prodige. A écouter absolument !
Olivier Aubry